Mécanismes d’action

Le PEA est connu pour son rôle dans le système endocannabinoïde qui est relié à un grand nombre de fonctions physiologiques et qui permet de réagir au stress afin de maintenir l’équilibre de l’organisme. Cependant, le PEA n’agit pas directement sur les récepteurs CB1 et CB2, à différence de la molécule active THC ou CBD de la plante Cannabis Sativa [5]. À la place, il présente plusieurs mécanismes d’action [1] :

Evitement de la migration des mastocytes : Les mastocytes sont des cellules localisées dans les tissus conjonctifs, impliquées dans l’inflammation, la douleur chronique et les réactions allergiques. Il a été prouvé que le PEA empêche le recrutement des mastocytes et « désactive » leur phénotype pour les soumettre dans un état « dormant ». Ceci veut dire que le PEA constitue une molécule très intéressante pour réduire l’inflammation, la douleur et protéger contre les allergies.

Action directe sur les récepteurs GPR55 et GPR119 avec un résultat similaire à celui obtenu par l’activation des récepteurs CB1 et CB2 à travers des molécules tels que le THC ou CBD.

Action directe sur les récepteurs PRARs qui contrôlent l’activation des gènes qui gèrent la douleur et l’inflammation et sont également impliqués dans le métabolisme du glucose. Le PEA étant un agoniste des PRARs, est capable de diminuer l’inflammation et la douleur.

Action indirecte sur les récepteurs TRPV1 chargés de l’ouverture ou fermeture des canaux ioniques, permettant la circulation des ions sodium, magnésium et potassium.

Inhibition de l’enzymeFAAH qui dégrade les substances endocannabinoïdes AEA et 2-AG, permettant ainsi de prolonger l’action thérapeutique de ces substances sur les récepteurs CB2.

Figure 1. Représentation schématique des fonctions biologiques du PEA [11]
Figure 2

Chemins métaboliques et cibles moléculaires du PEA. (Figure 2)
(A) Le PEA est biométabolisé à partir des phospholipides membranaires. N‐palmitoylphosphatidylethanolamine (NPPE), par différentes routes, la plus investiguée étant l’hydrolyse directe par NAPE‐PLD. PEA can be then degraded to palmitic acid and ethanolamine by either FAAH or NAAA (Iannotti et al., 2016).
(B) PEA active directement PPAR‐α (Lo Verme et al., 2005b) et, de manière plus controversée GPR55 (Ryberg et al., 2007).
(C) le PEA, via inhibition de l’expression de FAAH, pourrait augmenter les niveaux endogènes de AEA and 2‐AG, lesquels activent directement les récepteurs CB2 (or CB1) et les canaux TRPV1 (entourage effect) (Di Marzo et al., 2001; Petrosino et al., 2016a).
(D) PEA, potentiellement via la modulation allostérique des voies TRPV1, potentialise l’activation et la désensibilisation de AEA et 2‐AG du canal TRPV1 (entourage effect) (De Petrocellis et al., 2001; Di Marzo et al., 2001; Ho et al., 2008; Petrosino et al., 2016a).
(E) PEA pourrait aussi activer les canaux TRPV1 via PPAR‐α (Ambrosino et al., 2013, 2014). NAT, N‐acyl‐transferase.

The pharmacology of palmitoylethanolamide and first data on the therapeutic efficacy of some of its new formulations

Iannotti FA, Hill CL, Leo A, Alhusaini A, Soubrane C, Mazzarella E et al. (2014). Nonpsychotropic plant cannabinoids, cannabidivarin (CBDV) and cannabidiol (CBD), activate and desensitize transient receptor potential vanilloid 1 (TRPV1) channels in vitro: potential for the treatment of neuronal hyperexcitability. ACS Chem Neurosci 5: 1131–1141. 

Ryberg E, Larsson N, Sjögren S, Hjorth S, Hermansson NO, Leonova J et al. (2007). The orphan receptor GPR55 is a novel cannabinoid receptor. Br J Pharmacol 152: 1092–1101.

Di Marzo V, De Petrocellis L, Sepe N, Buono A (1996). Biosynthesis of anandamide and related acylethanolamides in mouse J774 macrophages and N18 neuroblastoma cells. Biochem J 316: 977–984.

Petrosino S, Puigdemont A, Della Valle MF, Fusco M, Verde R, Allarà M et al. (2016b). Adelmidrol increases the endogenous concentrations of palmitoylethanolamide in canine keratinocytes and down‐regulates an inflammatory reaction in an in vitro model of contact allergic dermatitis. Vet J 207: 85–91.