Indications

  • Analgésique dans les douleurs chroniques

Une étude réalisée par Luongo et al. en 2017 a permis de constater que le PEA soulage la douleur chronique (inflammatoire et neuropathique) dans divers modèles animaux : une augmentation des taux de PEA diminuait la douleur ressentie tout en augmentant les seuils de douleur. Cet effet analgésique serait dû soit à l’inhibition des enzymes FAAH destructrices de substances endocannabinoïdes, soit à l’action directe sur les récepteurs PRARs impliqués dans l’activation des gènes qui contrôlent la douleur.

Par ailleurs, une étude réalisée par Canteri et al. sur des patients avec des douleurs lombosciatiques a révélé une diminution significative de la douleur après 21 jours de traitement à haute dose (600 mg), comparé à un traitement avec placebo ou un traitement à basse dose (300 mg). La douleur des patients a été mesurée avec l’échelle analogue visuelle (ÉAV) de la douleur (Tableau 2, Figure 4).

Placebo300 mg PEA600 mg PEA
Nº de patients208210214
ÉAV J06,66,57,1
ÉAV J214,63,62,1
Différence ÉAV22,95
Tableau 2. Valeurs moyennes sur l’ÉAV pour des patients souffrant des douleurs lombosciatiques
  • Activité anti-inflammatoire

L’activité anti-inflammatoire peut être expliquée par une double approche :

D’un côté, un supplément de PEA empêche l’activation des mastocytes et la libération des substances qu’ils contiennent (appelée dégranulation), dont l’histamine et les cytokines inflammatoires. D’un autre côté, le PEA agit directement sur les récepteurs PRARs, ce qui empêche l’activation de la cascade inflammatoire.

  • Protection du système nerveux

Les taux de PEA sont trois fois plus élevés que ceux des substances endocannabinoïdes dans le système nerveux central, ce qui suggère que le PEA est impliqué dans les fonctions de neuroprotection.  Il a été constaté qu’une carence de PEA peut mener à des problèmes de cognition tels que la démence ou la dépression. Des études animales ont révélé une amélioration de la survie neuronale avec des suppléments de PEA, ainsi qu’une prévention de l’inflammation neuronale localisée.

  • Antioxydant

Le pouvoir antioxydant du PEA dérive de sa capacité pour se lier aux radicaux libres, empêchant ainsi leur effet destructeur.

  • Antiallergique

En raison de ses propriétés de stabilisation des mastocytes, le PEA est une molécule qui lutte contre les réactions allergiques. Le PEA serait donc une bonne alternative aux antihistaminiques, utilisés traditionnellement pour traiter les allergies, ce qui permettrai d’éviter les effets secondaires de somnolence provoqués par les antihistaminiques.

  • Troubles digestifs

Il a été établi dans des études animales que le PEA est produit par le côlon en réponse à des agressions inflammatoires et que la supplémentation de PEA exerce des effets anti-inflammatoires dans l’intestin (Borrelli et al.). Des études supplémentaires réalisés par Ohara et al. suggèrent que le PEA pourrait jouer un rôle protecteur dans la fibrose et les lésions du foie.

  • Sclérose en plaques

Des études menées par le Pr Giulio Muccioli (vice-président du Louvain Drug Research Institute) en collaboration avec le Dr Orefice (Università Federico II, Naples), montrent que le PEA est susceptible de présenter une action anti-inflammatoire en cas de sclérose de plaques. L’étude fruit de cette collaboration, consistant à administrer du PEA à des patients traités avec de l’interféron bêta-la, a permis de constater une diminution des marqueurs de l’inflammation, ainsi que quelques effets secondaires dus à l’administration de l’interféron bêta-la.